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Gaz naturel

Le gaz naturel est un combustible fossile majoritairement composé de méthane. Il sert à chauffer, produire de l'électricité et alimenter l'industrie. Sa disponibilité dépend d'infrastructures lourdes et d'enjeux géopolitiques, tandis que son usage reste questionné dans la transition énergétique.

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Illustration des flux d'énergie gazière

Qu'est-ce que le gaz naturel

Le gaz naturel est une énergie fossile formée par la décomposition de matière organique sur des millions d'années. Il est extrait de gisements souterrains ou marins et se compose surtout de méthane, avec des traces d'autres hydrocarbures. Sa combustion émet du CO₂, mais moins que le charbon ou le pétrole par unité d'énergie produite.

Idée clé : le gaz naturel est plus flexible et moins émetteur que le charbon, mais il reste un combustible fossile.

Une chaîne d'approvisionnement complexe

Après extraction, le gaz est traité pour retirer l'eau, le soufre et les impuretés. Il est ensuite transporté par gazoducs ou liquéfié (GNL) pour être acheminé par méthaniers. Les terminaux, compresseurs et stockages souterrains constituent une infrastructure lourde, coûteuse et stratégique.

Usages principaux

Le gaz naturel sert au chauffage des bâtiments, à la production d'électricité et à des usages industriels. Il est aussi une matière première pour la chimie (ammoniac, engrais) et la pétrochimie. Dans certains pays, il alimente une part majeure des centrales électriques en raison de sa flexibilité et de ses coûts d'investissement plus faibles.

Marchés et formation des prix

Les prix du gaz dépendent de l'offre mondiale, de la saisonnalité, des capacités de transport et de la géopolitique. Les contrats long terme coexistent avec des marchés spot très réactifs. L'indexation sur le pétrole a reculé au profit de références gazières régionales, mais les tensions internationales peuvent faire exploser les prix.

Sécurité d'approvisionnement

Les pays cherchent à sécuriser leurs importations via la diversification des fournisseurs, le stockage stratégique et les interconnexions régionales. Les infrastructures GNL offrent de la flexibilité, mais elles demandent du temps et des capitaux. Les pénuries peuvent se traduire par des hausses de prix et des risques de coupures.

Impacts climatiques

Le gaz émet moins de CO₂ que le charbon à la combustion, mais il présente un risque majeur : les fuites de méthane, un gaz à effet de serre très puissant. Les émissions fugitives lors de l'extraction, du transport et du stockage peuvent réduire l'avantage climatique. Le contrôle des fuites est donc essentiel.

Un rôle discuté dans la transition

Le gaz est souvent présenté comme une énergie de transition pour remplacer le charbon et soutenir les renouvelables. Sa capacité à démarrer rapidement aide à équilibrer le réseau. Mais l'investissement dans de nouvelles infrastructures peut créer un verrouillage carbone si la sortie du gaz est trop lente.

Gaz renouvelables et alternatives

Le biométhane issu de la méthanisation agricole et des déchets, ainsi que le gaz de synthèse produit par électrolyse (power-to-gas), offrent des solutions bas carbone. Leur potentiel reste limité par les coûts, la disponibilité des ressources et la maturité industrielle. Les mélanges avec l'hydrogène sont aussi explorés.

Régulation et géopolitique

Les États régulent le secteur via des normes d'émissions, des taxes carbone ou des obligations de stockage. Le gaz est aussi un outil géopolitique : alliances énergétiques, sanctions et conflits peuvent perturber les flux. La transition énergétique modifie les rapports de force entre pays producteurs et consommateurs.

Ce qu'il faut surveiller

Les niveaux de stockage, l'évolution des contrats à long terme, les investissements dans le GNL et la trajectoire climatique des politiques publiques sont des indicateurs clés. La vitesse de déploiement des gaz renouvelables et la maîtrise des fuites de méthane conditionnent l'impact environnemental du gaz naturel.

À retenir

Le gaz naturel joue un rôle central dans l'énergie mondiale, avec des usages industriels et résidentiels majeurs. Il offre une flexibilité précieuse mais reste une énergie fossile, sensible aux tensions géopolitiques. Sa place future dépendra de la décarbonation, de la sécurité d'approvisionnement et des alternatives bas carbone.